lundi 15 décembre 2008

Les Ruines

Voilà un film qui réunissait tout pour n'être qu'une énième purge sur le thème du troupeau de jeunes méga-wizz confrontés à l'ignoble menace tapie au fond des bois.
L'introduction ne nous épargne rien : les sourires Ultra Brite, les Bikinis, la plage, la drague et les préoccupations puissantes ("où est ma bague ?"). Deux couples d'étudiants en vacances dans un hôtel au Mexique sont abordés par un inconnu allemand qui les invite à rejoindre ses amis archéologues sur un site de fouilles au fin fond de la forêt. À ce stade on est moyennement enthousiaste et l'on a la sensation de déjà prévoir la suite. De fait, si le site et les habitants du coin sont bien là, les archéologues n'y sont plus. Ou tout au moins plus vraiment. Enfin vous verrez...
Car le réalisateur Carter Smith et son scénariste Scott B.Smith (Un Plan Simple) auteur du roman dont est tiré le film sont très malins et concoctent là une sacrée bonne surprise à mille lieues d'un soporifique Wolf Creek ou des affligeants Cabin Fever et Hostel.

Jouant astucieusement de certains poncifs pour nous surprendre et utilisant au mieux l'unité de lieux et de temps pour créer un climat oppressant, Les Ruines est un véritable film fantastique en forme de huit clos se déroulant presque exclusivement au sommet d'une pyramide maya envahie par une drôle de végétation.
Son habile crescendo conduit des personnages finalement pas si tartes que prévu vers un inexorable cauchemar qui finit par donner quelques bonnes suées au spectateur en alternant menace surnaturelle et conditions climatiques extrêmes. Des effets gore particulièrement efficaces ponctuent au mieux une ambiance tendue qui fonctionne sur la longueur, bien loin d'une creuse juxtaposition de saynètes horrifiques pour public pop-corn.
Sûr de lui, Carter Smith n'éprouve d'ailleurs pas le besoin d'en rajouter dans la frime côté réalisation ni dans l'humour lourdingue vaguement distancié pour faire passer la pilule : ici tout est carré, efficace et classique dans le bon sens du terme. Jusqu'à une interprétation tout à fait honorable, chose assez rare dans ce type de production.

On parvient à la fin avec le sentiment jouissif d'avoir été embarqué dans une aventure horrifique solidement construite et mise en image (Darius Khondji inside) respectant les codes du genre en les utilisant au mieux. En cela Les Ruines rejoint ces excellentes surprises dont on n'attendait à priori rien comme Tremors, Darkness, Isolation et autres The Descent. Youpi.

2 commentaires:

Vance a dit…

Si Hostel était effectivement affligeant, je ne suis pas aussi négatif que toi sur Wolf Creek, sans doute pas abouti mais plaisant.
quant à celui-ci, j'étais passé à côté, à tort sans doute, puisque tu le compares au très bon Descent.
Merci.

RobbyMovies a dit…

Wolf Creek est juste pour moi sans aucun intérêt, aucune animosité envers ce film, contrairement aux autres cités qui sont de la pure daube. Et puis on m'en avait dit tellement bien que j'ai été un peu surpris d'être aussi peu...surpris justement ;)
Pourtant c'est la même personne qui m'a conseillé de voir Les Ruines et Wolf Creek, comme quoi tout ça est encore une fois très personnel. D'ailleurs ça ne me choquerait aucunement qu'on trouve Les Ruines sans intérêt.

Robby