mardi 29 juillet 2008

La Guerre des Mondes

Le tandem Steven Spielberg/Tom Cruise reprend du service après un Minority Report honorable mais un peu conventionnel et adapte cette fois H.G. Wells. Vague inquiétude au début, le monologue un peu pontifiant, des images microscopiques pas très passionnantes.

Et puis les toutes premières scènes d'exposition, ordinaires, mais déjà extraordinaires dans la manière de filmer. L'image est crue, contrastée, les personnages ont des rougeurs et des cernes, la maison "familiale" est exiguë, sans charme, le cadre plutôt écrasant et les rapports tendus, voire vaguement désespérés. Léger malaise. Pas un "martien" encore à l'horizon, mais on n'est déjà plus dans un blockbuster comme les autres, loin des incontournables banlieues chics peuplées de personnages pétants de santé.

Puis soudain l'orage magnétique, l'arrivée du premier engin extra-terrestre, on avait déjà vu ça mille fois. En fait non. Crescendo haletant, images sidérantes, mise en scène inventive à chaque instant. Brut, sans une note de musique. Et puis LE SON, terrifiant et l'apparition de la chose. Le premier plan général de la ville avec la gigantesque créature debout, presque immobile. Temps suspendu avant que la puissance aveugle et meurtrière des visiteurs ne se déchaîne. C’est puissant, beau, c'est inédit et... totalement effrayant !

La fuite éperdue des trois personnages principaux, le père (Cruise) et ses deux enfants, voit une alternance de moments "humains" d'une incroyable noirceur, et de scènes apocalyptiques d'une violence rare pour ce genre de production. On ne fanfaronne pas, on ne "patriotise" pas, on essaie juste de sauver sa vie. Le trio d'acteurs est impeccable et incarne parfaitement ces personnages qui tentent d'échapper à ce chaos général en improvisant à chaque instant avec leurs pauvres moyens.

La scène déprimante du ferry où l'arme du personnage principal sert peu et plutôt mal, puis la bataille presque hors champ derrière les collines entre l’armée et les créatures concluent cette première heure tendue d’une extraordinaire densité.
Peu de réalisateurs auraient eu la liberté et le talent de présenter une Guerre des Mondes aussi crépusculaire dans un film de cette envergure.

Jusqu'à l'arrivée dans un ultime refuge, le sous-sol d’une maison habitée par un homme seul - interprété par Tim Robbins - aux intentions incertaines, le film est implacable. Mais on a la sensation que la suite intéressait nettement moins Spielberg. De fait, on enchaîne des scènes plus classiques qui rappellent même parfois celle des vélociraptors de Jurassic Park dont scénario était également de David Koepp. On pense aussi à Signes. Bref, ça reste de bonne facture, mais on change clairement de braquet.

La fin plutôt expédiée et assez fidèle au roman ne fait que confirmer cette impression, sans parler de l'épilogue familial qui ronge gravement et semble provenir d’un autre film, puis enfin de vagues explications finales parfaitement inutiles sur le même ton que l’introduction.
Mais l'essentiel est là : mettre en scène de façon originale et formidablement puissante une situation extrême et cruellement basique qui avait déjà été traitée de mille façons durant des décennies de cinéma. Mission totalement réussie.

lundi 28 juillet 2008

Le Diable s'habille en Prada

Vain et affreusement convenu, tout y est désespérément prévisible et superficiel. Dommage, on pouvait s’attendre à quelque chose d'un peu plus consistant et documenté sur les jeux de pouvoir dans le monde de la mode ou au moins sur la personnalité du "diable" dont il est question puisqu'il est inspiré d'un personnage réel.

Problème d'adaptation ou désir de ne déranger personne, quoiqu'il en soit on a simplement droit à un enchaînement de scènes filmées platement et sans aucune surprise ni originalité, à la manière d'une quelconque production télévisée. Le réalisateur David Frankel est d'ailleurs un habitué des séries type Sex and the City. Mais étrangement on ne retrouve là aucun moment impertinent ou décalé de cette série qui pourtant proposait un univers très proche de ce Diable habillé en Prada, la production n'ayant sans doute pas confié le film à ce réalisateur par hasard.

Pire encore, Meryl Streep est assez peu présente finalement. Elle y est impeccable mais ça ne surprendra personne de la part d’une des plus grandes actrices de sa génération. Au passage, si le succès du film la remet définitivement en selle pour une seconde carrière à sa mesure et qui tarde un peu à venir, ça sera déjà ça de gagné.

En face, Anne Hathaway y est en revanche très pénible avec son jeu ultra limité farci aux tics formatés série pour ado, style Kathie Holmes.
En fait c'est l'acteur Stanley Tucci incarnant le bras droit dévoué de Meryl Streep qui créé la seule surprise du film en jouant sur un registre tout en nuance un personnage qui aurait pu verser dans la plus épouvantable des caricatures.

La fin n'évite pas non plus l'un des leitmotive du cinéma américain qui consiste à transformer les comportements les plus odieux dans le monde du travail en leçon de vie dont la victime doit être reconnaissante au bourreau, sur le mode "tu seras plus fort après". Lamentable.

dimanche 27 juillet 2008

Sunshine

Un scénario très classique qui brasse avec bonheur plusieurs grands thèmes de la SF, sans génie mais avec un sens de la mise en scène étourdissant et tout à fait jouissif. Danny Boyle réédite donc là l'exploit de son renversant 28 Jours Plus Tard mais appliqué cette fois à la science-fiction.

Cette fois encore, l'auteur évite l'alibi "humour+clin d'oeil" si souvent de rigueur lorsqu’on n'a pas d'idée originale et que l'on tient à marquer sa distance pour cacher un manque de talent. Non, ici on fait les choses en respectant le genre que l’on entend illustrer, et on le fait bien. Du film de genre pris au sérieux, j'adore.

Jamais frime et sans virtuosité appuyée, Doyle livre une réalisation inspirée, inventive et classieuse, exploitant au mieux un décor pourtant déjà mille fois utilisé. Ce petit équipage de scientifiques aux commandes d'un gigantesque vaisseau chargé d'une cargaison atomique destinée à rallumer un soleil moribond rappelle évidemment le cadre d'Alien ou même 2001 l'Odyssée de l'Espace pour ne citer que les plus célèbres. Mais Doyle parvient à insuffler une émotion et une tension bien à lui en brossant des personnages souvent émouvants bien que très typés.
Plusieurs très beaux moments magiques ponctuent le film, souvent liés à la fascination parfois morbide des personnages envers le soleil à mesure qu'ils s'en rapprochent, scènes magnifiées par une musique bouleversante de John Murphy et des images somptueuses de l'espace.

On pourra déplorer une ou 2 facilités de scénario ou dénoncer le côté "invraisemblable" de l'aventure en elle-même - aller rallumer le soleil – voire regretter l’absence d’idée réellement originale durant le dernier quart du film qui laisse un petit goût d’inachevé. Mais on aurait tort de bouder le frisson que nous offre là un Danny Boyle en grande forme. Entre le Solaris de Soderbergh et Event Horizon, l'anti Armageddon absolu.

Transamerica

Voilà un film agréable et original, plein de bonnes intentions mais qui rate quelque peu son coup en voulant sans doute plaire à tout prix. En traitant sur le mode réaliste au quotidien un sujet aussi inhabituel que la transsexualité tout en faisant une comédie "tous publics", voire un roadmovie qui frise parfois le buddy movie, il en résulte un film un peu bancal qui n'évite pas les poncifs, les maladresses et finit inexorablement par ressembler à n'importe quelle comédie américaine javelisée en affectant une pose alternative.

C'est d’autant plus regrettable qu’il y avait tous les ingrédients pour produire un vrai grand film. Les comédiens sont tous excellents dans leurs registres respectifs et en premier lieu Felicity Huffman évidemment, étonnante et sacrément gonflée dans un rôle on ne peut plus acrobatique.
Si la première partie atteint son objectif, déstabilise un brin jusqu’à être parfois bouleversante, la seconde vire inexorablement au "John Waters light", caricature facile et mille fois vue qui finit par anéantir toute la partie la plus humaine du film.

Beaucoup plus gênant encore, à l'instar du redoutable Brokeback Mountain, le scénario n'évite pas un fond très douteux qui, sous des apparences de film "rafraîchissant" un brin subversif, finit par alimenter les clichés les plus réactionnaires sur le sujet.
Au final, pas assez ceci et trop cela, un film qui offre de très jolis moments mais qui passe un peu trop à côté de son sujet. Comme si l’auteur/réalisateur dont c'est là le premier film s'était laissé convaincre pas de vilains producteurs qu'il fallait revenir à des banales recettes de comédies familiales.

Star Trek Nemesis

A la suite d'un improbable et lacrymal banquet de mariage planté devant un fond peint figurant une planète exotique mauve, l'équipage de l'Enterprise reçoit un appel aussi mystérieux que robotique en provenance d'une planète lointaine.
Sur place, ils tombent sur un robot éparpillé dans le désert californien filmé derrière un verre de Ray Ban. Évidemment c'est un piège et ils se font bien vite alpaguer par un étrange vaisseau invisible conduit par un p'tit con chauve et migraineux qui tient absolument à devenir maître de l'univers et faire exploser la Terre. Surprise à tous les étages, on n’avait jamais vu ça.

Non content d'être habillé lamé façon mouche à boeuf, notre Napoléon du cosmos se trouve aussi être le clone du Pr Xavier, pardon, de Jean-Luc Picard qui comme chacun le sait remplace Kirk aux commandes de l'Entreprise. Une étrange relation s'établit alors entre les 2 clones leur permettant de déclamer tout un tas de dialogues soporifiques et parfaitement inutiles nous rappelant que l'on est bien dans Star Trek.

Tout cela devient un peu plus confus encore lorsque des Romuliens (habitants de Romulus, planète jumelle et ennemie de Rémus dont est originaire le Méchant, bien qu'il soit humain, vous suivez ?) qui avaient pris parti pour le dictateur cloné retournent leurs toges pour s'allier à l'Enterprise. Mais le Méchant possède une arme secrète : le Thanaton ! Un truc super puissant et complètement meurtrier, tellement nouveau que personne ne comprend exactement de quoi il s'agit. Mais c'est vert, ça s'allume et il faut déployer les ailes pour le lancer. L'essentiel étant qu' ils ont bien les jetons sur la soupière volante.

A court de munitions et de monologues pontifiants, Picard sort de son fauteuil et lance le vaisseau en choc frontal sur l'ennemi invisible qui ne l'est plus, tandis qu'une terrible bagarre oppose un varan humain en casque intégral et un membre boudiné de l'Enterprise (pléonasme) dans un couloir vertical. C'est terrible, ils font des roulades et tout.

Après un vrai merdier de téléportations croisées et de projections holographiques mentales (sic), le Méchant essaie de peloter la rombière télépathe de l'Enterprise, c'est dire s'il a pété un plomb. Heureusement le gentil robot souffrant de déficience hépatique se sacrifie, sauve le Captain Igloo et fait tout péter.

Au passage on remarque que malgré le progrès des effets spéciaux, l'Enterprise et les autres vaisseaux star trekiens sont toujours aussi bidons, que les mecs continuent de guerroyer dans des fauteuils de PDG et en uniformes Daxon soigneusement conçus pour seniors : larges épaulettes en mousse gris clair et tout le reste en noir ce qui, avouons-le, est bien avantageux passé un certain âge. Star Trek, c'est la Côte d'Azur dans l'espace : pyramide des âges effrayante, on y parle du bon vieux temps, on boit des canons Château Picard (véridique) et on conduit en fauteuil Everstyl.

samedi 26 juillet 2008

Les Frères Grimm

Malgré une histoire de départ astucieuse et surprenante où l’on découvre les célèbres frères en escrocs chasseurs de faux démons confrontés à une véritable forêt magique, le nouveau film de Terry Gilliam est longuet, un peu confus, souvent joli mais pas formidablement bien interprété.

Seuls sont convaincants Heath Ledger et bien sûr Jonathan Pryce qui nous sert à nouveau son savoureux numéro de tyran à l'accent marqué déjà vu dans le Baron de Münchhausen du même réalisateur. L'héroïne de service est particulièrement peu crédible, le physique trop "actuel" de Lena Headey n'y étant sans doute pas pour rien. Quant à Matt Damon , il est lui maquillé à la truelle pendant tout le film et l'on se demande bien pourquoi.

Offrant de jolis décors parsemés d'effets spéciaux souvent limites, le film est plaisant dans le style "vous reprendrez bien encore une louche de Terry Gilliam" . Mais tout cela s'essouffle rapidement, devient répétitif pour finalement laisser place peu à peu à un ennui certain.

vendredi 25 juillet 2008

L'Associé du Diable

Si vous avez aimé Wolf et Rencontre avec Joe Black, alors vous aimerez probablement cet Associé du Diable . Car il s'agit bien de la même formule produite parfois par des majors en quête de Fantastique "respectable" haut de gamme, mais qui se révèle au final n'être souvent qu'une grosse pièce montée luxueuse et indigeste, coincée entre son cahier des charges Fantastique et son ambition démesurée de "faire intelligent".

A l'instar des deux exemples cités plus haut, on se trouve là encore dans un univers top friqué où l'on va essayer de nous démontrer que l'argent c'est sale, que le sexe c'est vilain et que maman a toujours raison car elle va à l'église et pas dans les boutiques de fringues.

Tant que l'on reste dans l'univers des avocats, le film est tout à fait intéressant, captivant même. Face à Keanu Reeves en jeune avocat froid et calculateur, Al Pacino est égal à lui-même dans son désormais classique numéro de grand manitou charismatique et paternaliste. Il nous fera le coup peu après dans La Recrue qui est un peu au film d'espionnage ce que cet Associé du Diable est au film d'Antéchrist.

Ca commence donc plutôt bien, un peu à la croisée de La Firme et de l'excellent Une Etrange Affaire dans lequel Michel Piccoli phagocytait lentement mais sûrement Gérard Lanvin jusqu'à éliminer même sa femme.
On pouvait donc espérer que l'aspect diabolique du personnage de Pacino reste au niveau d'une esquisse, d'un symbole, même si le passage à l'église durant les premières minutes laissait présager le pire.
Effectivement le film ne résiste pas à la tentation (haha) et finit par se vautrer dans un bestiaire maléfique de série B qui n'avait pas sa place ici. Les visages diaboliques, une scène "d'angoisse" totalement parachutée dans l'appartement des héros, la femme de Keanu Reeves qui se met à débloquer du jour au lendemain et surtout un final pachydermique digne d'une Neuvième Porte, avec flammes, semence satanique et transformation grotesque. Le tout lourdement perfusé à coup de tirades pseudo philosophiques plutôt rances.

Pour couronner le tout, le film s'achève sur un lamentable épilogue passablement hypocrite et moralisateur qui pilonne la seule bonne surprise du film en n'assumant rien, "tout cela n'étant qu'un rêve" ou un test, enfin quelque chose dans le genre.

Spiderman 3

Un soap KD2A un peu ennuyeux dans lequel le réalisateur Sam Raimi se rappelle de temps en temps qu'il y aussi des Supers Vilains. Malheureusement, comme dans le premier film de la série ils sont bâclés, l'homme-Rice Krispies joue atrocement mal et James Franco finit avec une escalope de veau sur la joue.

Ce troisième épisode aligne platement des scènes dénuées de toute intensité dramatique et ce malgré l'introduction du célèbre costume/entité extra-terrestre qui aurait pu être l'occasion de s'écarter enfin du registre falot des émois adolescents de Peter Parker pour explorer des pistes un peu plus complexes et sombres. En effet, considérant le succès colossal des deux films précédents, les auteurs pouvaient faire preuve d'un peu plus d'audace et de personnalité, à l'image d'un Tim Burton enfin libre sur le second volet de son Batman. Mais cédant à la facilité, Sam Raimi se contente de nous servir quelques paresseux moments de comédie piochés par l'ordinateur de la Columbia dans le best of des 101 gags les plus vus au cinéma. Impardonnable.

Le talent certain de Tobey Maguire et Kirsten Dunst sauvent le peu qui reste à sauver dans un machin poussif, sans âme et surtout sans aucune imagination durant lequel on peut souffler les dialogues aux personnages et où les scènes spectaculaires ressemblent à un dessin animé Pixar.

jeudi 24 juillet 2008

Catwoman

Dès le générique façon hiéroglyphes, on devine le salmigondis mystico-égypto-machinchouette qui va suivre avec grimoire, chat magique et tout le toutim. Bingo.

Pauvre chat qui passe allègrement d'un bon vieux matou à une redoutable créature en 3D très approximative. La scène "clef" durant laquelle la bestiole en chewing-gum souffle son haleine verdâtre dans la figure de Halle Berry sur fond de décharge vaut incontestablement le détour.

D'ailleurs la 3D est omniprésente et très mal venue, même Sharon Stone est retouchée numériquement dans presque tous les plans comme Johnny Depp dans Charlie et la Chocolaterie. Il faut un moment d'adaptation, car entre la retouche numérique et les paupières refaites, on a du mal à l'identifier. Heureusement elle tord la bouche pour faire la méchante et du coup on reconnaît bien son registre et demi de comédienne. Comme d'habitude, Sharon Stone ne fait rien et elle ne le fait pas très bien.

Halle Berry n'est pas en reste et joue extrêmement mal. Elle en fait des tonnes, particulièrement dans la première partie où elle fait la gourde. A sa décharge, il faut admettre que la scène où elle est censée être envoûtée par une boulette d'herbe à chat qu'elle se roule frénétiquement sur le visage n'est pas forcement le truc le plus facile à interpréter. Le prince charmant de service est transparent et seul Lambert Wilson joue un peu dans ce film, mais pas longtemps.

Passons sur l'intrigue poussive à base de cosmétiques empoisonnés dont on ne verra jamais les effets à part sur une photo, ainsi que sur la scène de cambriolage totalement parachutée durant laquelle Catwoman se livre aux exercices imposés de fouet, de miaoow et de cascades Nintendo où même la fumée des flingues est en 3D. Les fous sont lâchés, Michelle revient !
Quand à la grotesque et non moins gratuite scène de basket des rues sur fond de RnB, elle rendrait presque les 4 Fantastiques inspirés.

Le tout est inévitablement rehaussé d'un somptueux montage épileptique, procédé de sauvetage utilisé sans doute par un monteur médusé à la vision des bobines originales. Du coup le film ne tient pas éveillé par l'intrigue mais par le mal de crâne qu'il colle au bout d'une demi-heure.

A sa manière ce film est presque pédagogique dans sa manière de collectionner à chaque minute un mauvais choix. Du coup le calamiteux costume passe presque inaperçu dans ce best of ... boulettes.

mercredi 23 juillet 2008

Alien Vs Predator

Comme on pouvait malheureusement s’y attendre, la Fox dévore ses enfants avec cet infâme gloubiboulga qui outre Alien et Predator, mélange à peu près tout et n’importe quoi de Stargate à La Momie en passant par Jurassic Park, pour obtenir au final une toute petite série B d’une effroyable pauvreté.

Très sûr de lui, le héros n'hésite pas à lancer "Je crois que tout ça à un sens" et il est bien le seul à le penser. Les dialogues sont en effet à hurler, les acteurs itou, en particulier la Ripley de service qui arbore un superbe visage en bois. Les liens avec les précédents Alien sont tellement inexistants qu'il a fallu parachuter Bishop Weyland incarné par un Lance Henriksen momifié et totalement inutile dans un scénario indigent qui semble avoir été écrit par dix personnes différentes qui ne se sont jamais rencontrées. Le meilleur étant "l'astuce" des fresques qui expliquent tout, immédiatement décryptées par un héros décidément épatant qui devine que le décor change de forme toutes les dix minutes. A ce stade ce n’est plus de la déduction scientifique c'est de la voyance.

Côté look, si l'on fait abstraction des images 3d, on se retrouve avec un téléfilm où les protagonistes évoluent dans de simples couloirs comme n'importe quel Carnosaure à 2$. Le décor intérieur du vaisseau Predator est quant à lui parfaitement grotesque, difficile de faire moins fonctionnel. Où comment faire comme si Alien n'avait jamais existé, un comble. Une mention pour les oeufs sur tapis roulant façon Les Temps Modernes, merci Charlot.

La poursuite finale avec la reine Alien fait très légèrement décoller le film mais conforte l'idée selon laquelle l’aspect de la créature n'a rien de très "Gigerien". Elle est même plutôt ridicule avec ses petites pattes grêles. Idem pour les Predators qui ne ressemblent à rien sans leur masque, vague croisement entre une araignée de mer et un bouledogue.
Je préfère ne pas m'étendre sur les matches de catch entre les 2 bestioles qui achèvent définitivement le film et le spectateur.

mardi 22 juillet 2008

The Cell

On imagine assez bien le réalisateur vendre son projet au producteur façon The Player : "hé, tu vois ça serait un truc qui mixerait le Silence des Agneaux, Freddy Krueger et un clip de Madonna, ça serait du tonnerre, on pourrait même mettre des bouts de Peter Greenaway dedans". Seulement le gars il est tellement émoustillé par les propositions de son talentueux directeur artistique qu'il en oublie d'engager une actrice et il se retrouve avec Jennifer Lopez à la place.

Pour la peine il l'envoie dans le désert habillée en Mistinguett pour discuter avec un petit garçon qui refuse de monter dans un bateau ensablé (pas fou le môme). Un peu agacée, elle appuie sur un bout de scotch collé sur sa main et se réveille dans un costume en viande hachée avec un mouchoir électronique sur la figure. En fait c'est une machine à voyager dans les esprits. Enfin c’est eux qui le disent...

Pendant ce temps ailleurs on joue donc Le Silence des Agneaux sauf que là le méchant est aquariophile et non pas entomologiste. Mais il kidnappe et assassine des jeunes filles quand même. Un peu balot sur les bords, il finit par se faire chopper.

D’expériences audacieuses en tests divers, Jlo se retrouve bien vite dans le monde mental du méchant. Et là on oublie le reste pour apprécier le voyage car c’est esthétiquement très maîtrisé et tout à fait jubilatoire dans le registre baroque barré. Même Jlo en est tout étonnée. Du coup elle tente de jouer des émotions mais elle n'y arrive pas la pauvre. Peu importe, l’intérêt est ailleurs et l'on se dit qu’au service d’un scénario moins paresseux ce film aurait pu être un petit bijou.

Bref, on revient bien vite à la réalité car tout finit plutôt bien dans notre bon vieux monde réel où le méchant meurt dans son bassin à poisson. Le détective tente le coup avec Jlo mais ça ne marche pas. Finalement elle se tire avec le chien du meurtrier.

lundi 21 juillet 2008

Les Dents de la Mer 3

Dès les premières images, on se croirait dans un épisode des Drôles de Dames, c'est dire si l'image est soignée. Le musicien de service s'applique lui à massacrer le célèbre thème de John Williams dès la première attaque du bibendum. Enfin "attaque" est un bien grand mot puisqu'il s'agit plutôt d'une succession de plans incompréhensibles et vaguement accélérés au montage, effet désespéré qui sera d'ailleurs utilisé à plusieurs reprises par la suite.

Le générique nous annonce pompeusement "Jaws 3D" car le film était à l'origine en relief, procédé approximatif et surtout éprouvant. Si vous n'avez jamais eu la sensation qu'on vous scie le crâne en 2, essayez les lunettes bicolores pendant 90 minutes, vous m'en direz des nouvelles.

On fait bien vite la connaissance de tout un tas de personnages en short qui papillonnent autour d'un fabuleux parc d'attractions sous-marin royalement peuplé de 2 dauphins et d'une orque. Ils n'arrêtent pas de proclamer que c'est unique au monde. Allez, on joue le jeu et l'on essaie de les croire. En fait l'astuce principale du scénario consiste à ce que deux des personnages soient les fils du célèbre Sheriff Brody, celui-là même qui éparpillait la bête du premier film. Ils comprennent donc assez vite qu'il y a à nouveau un requin dans le potage. Mais attention, comme on ne fait pas les choses à moitié, en fait là il y en a deux. Mais chut c'est une surprise.

Le premier requin meurt assez rapidement dans une piscine gonflable, et ce malgré le brevet de secouriste de l'héroïne. Héroïne qui se met ensuite à hurler comme une folle qu'il y a la maman du requin mort dans le lagon. Effectivement la maman flotte bien entre deux eaux en foutant un merdier noir parmi les brushings figurants. Pourtant elle n'est pas très vive la grosse truite. Les attaques sont tellement poussives et mal filmées qu'on en vient à attendre fébrilement les scènes de dialogues pour avoir l'impression qu'il se passe quelque chose.

Arrive enfin l'un des morceaux de bravoure : la vision en subjectif d'un plongeur se faisant avaler goulûment par la bouée grisâtre. Toute ragaillardie par sa trouvaille, elle se met aussitôt à percuter les couloirs sous-marins du parc pour affoler les visiteurs déjà passablement énervés par tout un tas de tentacules en plastique qui surgissent vers l'écran (relief oblige).

A bout de nerfs, la dame squale fonce finalement sur la vitrine principale de l'aquarium produisant ainsi le plan truqué le plus foireux que l'on puisse imaginer mais sur lequel le réalisateur (rendu sans doute aveugle par ses lunettes rouges et vertes) s'attarde pourtant comme un fou. Las, le requin fait que qu’on attendait de lui : il explose en projetant pleins de petits morceaux de pâte à modeler vers le spectateur médusé par tant de nullité.

dimanche 6 juillet 2008

"Welcome on Altaïr 4..."

A l’image de ce merveilleux foutoir qu’est le 7eme art, ce blog n’entend suivre aucune thématique de genre ou d’époque, même si le cinéma de l’imaginaire y tient une place de choix. Au gré d'une actualité toute subjective, il s’agit ici de partager sentiments et réflexions divers nés de cette bonne vieille lanterne magique.

Je tiens à remercier Erik et Marc pour leur aide précieuse, Guillaume pour sa bonne idée, et bien sûr les forums qui par le passé m'ont permis d'exprimer nombre des idées reprises parfois ici.

Robby


Les liens sont majoritairement reliés à Wikipédia par soucis de simplicité et de langue, les limites du site ne m'apparaissant pas ici déterminantes.
La source du box office est le site boxofficemojo
La photo principale est issue de Rencontres du 3eme Type
Le robot est évidemment celui de Planète Interdite.
Les décors ne sont pas de Donald Cardwell

Tous les textes sont la propriété de l'auteur.