Pendant deux heures d'une mollesse invraisemblable, Cédric Klapisch nous conte poussivement les pérégrinations d'un petit jeune homme falot et propret qui n'arrête pas de trouver sa vie bordelique, pas "rangée" parce qu'il... ben justement on ne sait pas ! Car sa vie est tout sauf désordonnée et qu’il est le prototype du jeune homme rangé.
D'ailleurs à l'image du personnage, les plus grandes péripéties du film sont : le héros qui couche avec une femme infidèle ; l'amant d'une colloc' qui débarque pendant qu'elle est avec un autre ; le héros qui quitte son job administratif au Ministère des Finances pour devenir écrivain. C’est dire si on vibre.
Bref, même aromatisé au très bobohème Erasmus, ce n'est que du théâtre de boulevard pour jeunes gens de "milieu socio-culturel privilégié" comme l' on dit dans les statistiques sociologiques. C'est plein de bons sentiments communautaires et l'on a droit à tous les clichetons sur le thème, jusqu'à un discours chaussé de plomb sur "l'identité". Quelques moments agréables et quelques trouvailles du côté de la réalisation jalonnent une grosse confiture affreusement conventionnelle sans esprit ni finesse.
Mais le pire est encore cette voix off qui ponctue le film en déclamant des propos définitifs sur la vie, la mort, les vaches, avec un bouquet final sur les rêves d'enfance et autres vapeurs de luxes vues et lues mille fois au point où ça en devient embarrassant. Danièle Thompson doit adorer.
5 commentaires:
Le plus intéressant étant de voir à quel moment les catalans rient dans la salle (parce qu'ils rient...).
Et le titre en espagnol: la casa de locos (une maison de fous), sans rire, même si cela n'a rien de vol au-dessus d'un nid de coucou...
Y.
Pour moi, le seul intérêt de ce film est qu'il a été tourné à Barcelone, ma ville préférée.
A part celà, rien, nada.
J'avoue que je ne m'attendais pas à "ça", j'étais resté (naïvement) sur ma bonne impression de Un Air de Famille mais je crois que Mr Klapisch n'y faisait que mettre en image le texte de Jaoui/Bacri.
Raaaaaaaaaah je MEPRISE Klap-kisch et son cinéma bobo, tape-à-l'oeil, vide, édulcoré, où Romain Duris s'éclate à se foutre à poil ou jouer les rebelles de droite.
Je sauve juste le Péril jeune, film presque à part j'ai envie de dire dans la filmo du cinéaste tant il ne se confond pas en banalité, voyeurisme (la scène où Duris sodomise sa copine dans Les poupées russes, svp...) et erreurs de mise en scène.
Bonjour Bastien,
Héhé c'est assez bien vu en effet ;)
Triste héritage moisi de la Nouvelle Vague qui n'en finit plus de se décomposer par chez nous... La routine quoi.
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