Kenneth Branagh tente de retrouver la finesse et la bonne humeur vivifiante de Beaucoup de Bruit pour Rien en adaptant à nouveau une pièce de Shakespeare sur un mode léger. Cette fois encore il change l’époque pour situer l’action à la veille de la Seconde Guerre Mondiale et en profite pour donner à cette aventure la forme d’une comédie musicale de la grande époque hollywoodienne.
Rythmé par d’épatants numéros musicaux qui sont autant d’hommages à Fred Astaire et autres Bal des Sirènes sur fond de grands standards de Cole Porter, Irving Berlin ou George Gershwin, le film déborde d’énergie et de bonne humeur complice avec juste ce qu’il faut de recul pour éviter la prétention sans tomber dans la parodie. Malheureusement, malgré des comédiens irréprochables qui interprètent eux-mêmes tous les numéros soutenus par une mise en scène vive et inventive, la musique tourbillonnante de Patrick Doyle et la très belle image d’Alex Thomson, la sauce ne prend jamais vraiment. La faute en revient sans doute à une intrigue cette fois plutôt insignifiante, adaptée de façon peu claire et qui à aucun moment ne parvient à susciter la moindre émotion. On se désintéresse donc bien vite de personnages assez ennuyeux et de leurs improbables tourments pour attendre impatiemment chaque intermède musical. Les interventions de Geraldine McEwan, Nathan Lane et surtout Timothy Spall en Don Armado sont cependant particulièrement savoureuses et permettent de passer un bon moment avec cette petite troupe tout à fait réjouissante qui aurait mérité un scénario un peu plus captivant.
2 commentaires:
Il est vrai que Peines d'Amours perdues ne retrouve pas la fraîcheur et l'originalité de Beaucoup de bruit pour rien. Reste les numéros musicaux très réussis, l'ambiance colorée des costumes et décors et les seconds rôles particulièrement savoureux. C'est un bel hommage aux comédies musicales des années 30 et 40.
Certains disent que l'absence d'Emma Thompson manque cruellement au film, mais je pense qu'il s'agit avant tout d'un problème de scénario et d'intention. Un hommage, même sincère, ça ne fait pas forcement un film. On sent que le réalisateur s'intéresse avant tout aux numéros musicaux et que l'intrigue n'est qu'un prétexte. Ce qui n'était pas du tout le cas de Beaucoup de bruit pour rien.
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