Avec ce redoutable spin-off de la saga X-Men, on mesure à quel point les détracteurs du 3eme épisode avaient hurlé au loup prématurément. Car si le film du transparent Brett Ratner n’était pas au niveau des deux précédents réalisés par Bryan Singer, il offrait malgré tout une suite décente. Surtout en regard de cet X-Men Origines miteux, caricature de la suite bâclée et putassière.
En bricolant un scénario badaboum qui juxtapose grosses baffes et mélo ultra prévisible, le film de Gavin Hood (hein ?) parvient en effet à flinguer en totalité l’univers si brillamment recréé à l'écran par Singer. Toute la dimension humaine des personnages, l'approche ambiguë de leurs propres pouvoirs, leur intégration dans une société hostile, les conséquences politiques, bref tout ce qui fait des X-Men le comic le plus riche de la Marvel est ici purement et simplement saccagé au profit d'un vide intersidéral. Et c'est bien là que le bât blesse : une trahison peut parfaitement trouver sa légitimité si elle permet d'ouvrir de nouvelles perspectives ou laisser s'exprimer un auteur. Mais ici rien de tel. Même les origines mystérieuses, presque effrayantes de Wolverine sont disséquées de la plus plate manière, à coup de raccourcis historiques torchés et de process militaro expérimental de fête foraine.
Ok, Hugh Jackman (ici co-producteur) reste un Wolverine irremplaçable. Mais il évolue là dans un fatras de cascades et de bouts de récits disparates. Entouré d’une brochette d’acteurs falots en tête desquels Danny Huston qui reprend platement le rôle de Stryker créé par Brian Cox, le Logan nouveau peine à distiller la moindre émotion, pire : le moindre intérêt. Tout y est sacrifié sur l’autel de l’action creuse et de la péripétie lourdaude. À ce titre, la scène dans la ferme résume toute entière l'indigence du script.
En guise d’apothéose, une apparition de Deadpool, improbable best of de pouvoirs mutants compilés par Strykerstein, donne lieu à une ultime séance de frappe sur fond d’effets spéciaux pisseux. Ce festival de mauvais goût tous azimuts culmine avec un passage éclair du Pr Xavier sous la forme d'un Patrick Stewart en 3D, ultime effet de manche foiré qui tente désespérément de rattacher cette purge à la saga d’origine.
Ravie du score au box office de cet ennuyeux jeu de massacre, la production annonce un autre volet "origines" centré cette fois sur Magneto. On frémit du sort qui attend l'un des plus complexe et charismatique Vilain de l'univers des Super-Héros, magnifiquement incarné à l'écran par Ian McKellen dans les trois premiers films.
1 commentaires:
Grosse déception que ce film (encore que la bande annonce ne m'avait déjà pas fait une bonne impression). Dommage pour Hugh Jackman pourtant parfait dans son rôle...
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