Allez hop, reprise du blog après quelques semaines d’absence pour cause d’activités musicales soutenues. Pour ce come-back printanier, pas question de faire dans la demi-mesure : on attaque avec l’Imaginarium du bon docteur Gilliam dont la prodigieuse bande-annonce présageait un retour plus flamboyant, poétique et visionnaire que jamais. Seulement voilà, le présage tourne rapidement au mauvais sort.
Mal écrit et brouillon, ce Parnassus se limite à un clone poussif des fringantes Aventures du Baron de Munchaüsen réalisées par le même Terry Gilliam en 1988. Brassant platement des thèmes identiques jusqu’à une caricature vite ennuyeuse, le cinéaste mâchouille ses propres gimmicks de fond et de forme tels de vieux chewing-gums éventés. Ce n’est plus un style, c’est du radotage. Il faut reconnaître que l’auteur avait annoncé le film comme une synthèse de ses travaux antérieurs. Mouais.
Créateur multitâche et cinéaste culte, Gilliam vit depuis toujours sur l'idée que ses échecs s’expliquent par la trahison de vilains producteurs ou par la faute à pas de chance. Le réalisateur maudit de l’Homme qui a tué Don Quichotte se traîne en effet une scoumoune carabinée côté coulisses. Son Imaginarium n’échappe pas à la malédiction puisque ce n’est rien de moins que l’un des acteurs principaux, Heath Ledger, qui meurt en plein tournage. Mais expliquer les errances du scénario par ce drame serait trop simple : le caractère fantasmagorique du film s’accommode très bien du passage de trois comédiens pour un même rôle. Non, c’est bien d’un manque d’idées fraîches dont il s’agit. Un comble pour un auteur iconoclaste dont l’un des thèmes essentiels est l’inlassable promotion d’un imaginaire débridé face à la monotonie du quotidien.
Reste une foisonnante direction artistique adaptant intelligemment les possibilités techniques actuelles à l’imagerie personnelle du réalisateur. Mais, comme le scénario, ce feu d’artifice ronronne et jamais ne touche. Malgré l’abattage d’une pléiade de comédiens irréprochables, il flotte comme une froideur, un parfum de commande : une coquille joliment peinte mais vidée de sa substance. Terry Gilliam ressemblerait-il aujourd'hui à son vieux Baron de Munchaüsen momentanément desséché et las de raconter de nouvelles histoires ?
2 commentaires:
Pas forcément amateur de toute l'oeuvre de Gilliam, j'ai passé un bon moment devant ce film. De belles séquences et de beaux instants.
Bienvenue Wilyrah
Je ne suis pas non plus un inconditionnel de Gilliam, je me suis souvent ennuyé devant ses oeuvres, tout en reconnaissant leurs grandes qualités.
Celui-ci y ajoute un sentiment de déjà vu qui m'a particulièrement déçu.
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